une personne qui se tient devant un grand immeuble dans une ville

Centre de ressources sur le commerce et les tarifs douaniers

Les impacts des politiques commerciales des États-Unis se font désormais sentir au-delà du Canada et du Mexique et inquiètent des acteurs de partout dans le monde. Alors que l’administration américaine ne cesse de changer son fusil d’épaule concernant ses menaces tarifaires, les marchés canadiens nagent dans l’incertitude.Les entreprises sont donc fortement tentées de réorienter leurs échanges commerciaux et de revoir leur chaîne d’approvisionnement afin de limiter les risques et de rester concurrentielles à l’international.

Concrètement, quelle serait l’incidence de l’imposition de tarifs douaniers sur les exportations des différents secteurs du pays? Et celle des mesures de rétorsion? Jusqu’à quel point une guerre tarifaire entacherait-elle les relations canado-américaines? Vers quels autres marchés votre entreprise peut-elle se tourner pour repositionner ses importations et exportations, et comment peut-elle s’y prendre exactement?

Sur cette page, des juristes de BLG spécialisés en commerce international vous rapporteront les dernières nouvelles sur le sujet et vous expliqueront comment vous adapter à de tels bouleversements.

Canada US

Tours d’horizon sur les tarifs douaniers américains et le commerce canadien

avec Rambod Behboodi, avocat-conseil principal chez BLG


26 mars 26 2025 – Est-ce la fin du secteur automobile nord-américain intégré?

Selon un compte de média social automatisé lié au ministère américain de l’efficacité gouvernementale (DOGE), les nouveaux droits de douane américains estimés à 100 G$ ne constituent pas une hausse d’impôts, mais bien « un moyen de récupérer des fonds auprès de concurrents étrangers qui truquent le système des décennies ».

Il y a au moins quatre éléments à démêler dans cette affirmation. Le chiffre de 100 G$ renvoie à la décision annoncée par le président Trump, le 26 mars 2025, de reprendre ses propres conclusions de 2019, issues d’un rapport du département du Commerce :

Les automobiles et certaines pièces automobiles sont importées aux États-Unis en quantités et dans des circonstances telles qu’elles pourraient nuire à la sécurité nationale des États-Unis.

Il va donc imposer des tarifs douaniers de 25 % à partir du 3 avril sur les automobiles et à partir du 3 mai sur les pièces.

Les États-Unis importent des automobiles pour une valeur d’environ 200 G$. Voici les cinq principaux exportateurs de véhicules vers les États-Unis :

Mexique : 78 G$
Japon : 40 G$
Corée du Sud : 37 G$
Canada : 31 G$
Allemagne : 25 G$

Les recettes maximales pouvant découler d’un tarif de 25 % sur 200 G$ d’importations s’élèvent, sans grande surprise, à 50 G$. L’outil d’IA autonome supposé traquer le gaspillage et les inefficacités dans les dépenses et les politiques gouvernementales présente une erreur de calcul élémentaire que semble reproduire le gouvernement américain.

Les droits de douane entraînent généralement une hausse du coût des produits importés et une diminution des importations. En effet, dans la plupart des cas, leur objectif est de réduire la concurrence étrangère. Par conséquent, il est peu probable que les États-Unis en tirent 50 G$ de dollars de recettes. Les barrières tarifaires se traduisent par des prix plus élevés pour les marchandises sur le marché national et, en ce sens, la seule « récupération de fonds » qui a lieu provient des poches des consommateurs américains plutôt que de celles des concurrents étrangers.

Et ce n’est pas tout...

Plus de 100 G$ de ces importations proviennent du Mexique et du Canada, signataires de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, négocié par le président Trump lors de son premier mandat. La proclamation précise ce qui suit :

Les révisions de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) n’ont pas eu les effets escomptés. La menace que représentent les importations d’automobiles et de certaines pièces automobiles pour la sécurité nationale demeure et s’est même accrue. Les investissements découlant d’autres mesures, telles que les modifications législatives, n’ont pas non plus réussi à éliminer suffisamment la menace que ces importations font peser sur la sécurité nationale.

L’ACEUM s’appuie sur l’ALENA, accord promu par les États-Unis au début des années 1990, qui était lui-même inspiré de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis (ALECEU), entré en vigueur en 1988. Les règles d’origine relatives à l’automobile de l’ALECEU remontent au Pacte de l’automobile Canada-États-Unis de 1965.

Compte tenu des 60 ans d’intégration économique et industrielle du secteur automobile, il est entendu que pour les produits concernés par l’ACEUM, les droits de douane ne s’appliqueront qu’aux composants non américains d’un véhicule, plutôt qu’à sa valeur totale. Cette approche, qui permettrait de réduire l’impact des droits de douane sur les consommateurs américains, a deux effets secondaires – et peut-être intentionnels : elle augmentera considérablement les coûts de mise en conformité du secteur automobile et bouleversera les règles d’origine de l’ACEUM, qui sont complexes et ont déjà donné lieu à d’âpres négociations. Mais si tout se passe comme escompté, les droits de douane sur les exportations mexicaines et canadiennes vers les États-Unis seront inférieurs au plein tarif – au moins pour les automobiles canadiennes, puisqu’environ la moitié des intrants sont fabriqués aux États-Unis. On peut donc oublier les 50 G$.

Quelle leçon tirer de tout cela? L’IA a encore un long chemin à parcourir avant d’acquérir une conscience et de prendre le contrôle du monde : elle semble encore dépassée par des calculs élémentaires, et les termes employés – comme « truqué » – ont un lien plus que ténu avec l’histoire ou les faits.

Enfin, il est important de distinguer les barrières tarifaires sur l’automobile des tarifs douaniers « réciproques » attendus le 2 avril, ainsi que des droits de douane punitifs ciblant le trafic de fentanyl, actuellement suspendus mais dont la remise en vigueur est prévue à cette même date.


12 mars 2025 – La guerre tarifaire devient mondiale

Le 12 mars 2025, les États-Unis ont mis à exécution leur menace tarifaire de 25 % sur l’acier et l’aluminium importés de la plupart des pays, et certains produits dérivés, au titre de l’article 232 de Trade Expansion Act de 1962. Selon l’administration américaine, ces produits sont importés aux États-Unis en quantités et dans des circonstances telles qu’ils menacent de porter atteinte à la sécurité nationale.

Il va sans dire que ces mesures ne sont pas une nouveauté. Les États-Unis avaient déjà imposé des tarifs ciblés en juin 2018 sur l’acier et l’aluminium, notamment sur les tuyaux d’acier. Ceux de 2025 sont plus élevés (25 % sur l’aluminium contre 10 % en 2018) et touchent plus de produits, notamment les articles ménagers.

L’UE a déjà annoncé des mesures de rétorsion douanières visant 26 milliards d’euros de produits américains, qui seront mises en œuvre en deux temps. Tout d’abord, elle annulera des dispositions prises en 2018 et 2020 sur 8 milliards d’euros de marchandises. Ensuite, elle a engagé des consultations de deux semaines avec les États membres et d’autres parties prenantes en vue de mettre en œuvre, à la mi-avril, des tarifs douaniers supplémentaires sur 18 milliards d’euros de produits américains. À l’issue de cette période, le 26 mars 2025, la Commission finalisera son plan de contre-mesures.

Articles sur le commerce et les tarifs douaniers

Exportations canadiennes

Les changements réglementaires menaçant pratiquement tous les secteurs de l’économie, les conseils d’un cabinet multiservice comme BLG seront un atout de taille pour les entreprises canadiennes à la recherche de solutions pour surmonter les obstacles au commerce, qu’ils soient de nature tarifaire ou non. Notre groupe Commerce international et investissements est l’équipe du genre la plus expérimentée au Canada et peut aider des clients provenant de tous les secteurs sur une foule de sujets :

  • Atténuation des impacts des tarifs douaniers
  • Restructuration de la chaîne d’approvisionnement
  • Perturbation des relations commerciales entre des parties canado-américaines
  • Inquiétudes concernant l’établissement des prix de transfert
  • Problèmes de certification de l’origine
  • Cas de force majeure et clauses contractuelles connexes

Quand vient le temps de protéger vos intérêts, la passivité n’est pas une option.

Principaux contacts

Restez au courant

Abonnez-vous pour connaître nos points de vue sur les dernières évolutions du droit qui vous toucheront.
S’abonner