Auparavant simples acteurs de soutien, les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) jouent désormais un rôle crucial dans le succès des entreprises tant au pays qu’à l’étranger. Le marché ESG, déjà très porteur en Europe, connaît actuellement un essor rapide au Canada, notamment grâce aux occasions de financement durable.
BLG a récemment tenu le premier webinaire de sa série sur le leadership éclairé en matière d’enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), intitulé « Le financement durable au Canada ». Cette séance a notamment abordé les obligations et prêts verts, les obligations sociales, ainsi que les obligations et prêts liés à la durabilité. Les panélistes suivants ont participé à la discussion :
- Ian Howard, directeur commercial mondial, Solutions de financement durable, Sustainalytics, une société Morningstar
- Dana Krechowicz, gestionnaire principale, Financement durable, Banque HSBC Canada
- Tiffany Murray, associée, Services financiers, BLG
La discussion a été modérée par :
- John Vellone, associé et chef de groupe, ESG, BLG
Avant d’entrer dans le vif du sujet, Tiffany Murray a d’abord défini quelques termes liés au financement durable :
- Obligations/prêts verts : S’entend de véhicules dont le produit doit être affecté à des initiatives « vertes » ou durables. L’utilisation des fonds connexes doit faire l’objet d’une présentation dans des rapports.
- Obligations/prêts sociaux : Concerne les véhicules dont le produit sert à financer des projets à vocation sociale.
- Obligations durables : Vise les obligations dont le produit est utilisé dans le cadre d’initiatives qui auront des retombées sur le plan social et environnemental.
- Obligations/prêts liés à la durabilité : Type d’obligations ou de prêts qui n’est pas catégorisé en fonction de l’utilisation du produit. Celui-ci peut servir à des fins générales d’entreprise, mais on y rattache des objectifs et des résultats mesurables (par exemple, améliorer l’efficacité énergétique ou réduire la consommation d’eau). Le rendement de l’emprunteur quant à ces paramètres détermine le taux d’intérêt de l’obligation ou du prêt.
À quoi ressemble le paysage actuel du financement durable?
- Le marché ESG en est encore à ses balbutiements; il y a seulement huit ans, très peu d’obligations vertes étaient disponibles.
- Dans la dernière année, les structures liées à la durabilité ont connu une croissance remarquable et suscité plus d’intérêt que jamais.
- C’est l’Europe qui est la plus friande de prêts liés à la durabilité, la demande de cette région ayant représenté près de 71 % du marché en 2020. Les Amériques, y compris le Canada et les États-Unis, comptent quant à elles pour 16 % du marché.
- Les prêts liés à la durabilité entrent en ligne de compte lorsqu’une entreprise n’est pas admissible aux obligations vertes, sociales ou durables; ils constituent un moyen pour les organisations de délaisser leurs activités qui émettent le plus de carbone en établissant des objectifs précis visant à réduire leur incidence sur l’environnement.
Au Canada, quelles seront les principales possibilités de financement durable au cours des prochaines années?
- Une importante possibilité qui s’ouvre consiste à se servir de produits liés à la durabilité pour financer des projets autochtones d’envergure.
- Le gouvernement canadien a dévoilé un projet de règlement visant à créer un système national de crédits compensatoires pour le carbone; on remarque un intérêt accru pour la compensation des émissions de carbone dans le cadre de structures de financement.
- Reflétant les tendances internationales, le Canada accorde une attention particulière aux résultats concrets et aux répercussions du financement vert. Ces indices de référence, plus faciles à mesurer et à suivre de manière quantifiable qu’avant, communiquent au marché la véritable incidence et les réels avantages du financement vert.
De quelle manière les paramètres clés d’évaluation du rendement ESG ont-ils évolué?
- Selon Dana Krechowicz, les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) permettent à plus de sociétés comme Truvalue Labs de coter leur élan, c’est-à-dire de proposer un aperçu en temps réel du sentiment de marché envers leur organisation. Ces cotes tiennent notamment compte de la réputation d’une société, évaluée en fonction des nouvelles publiées à son sujet et de divers indicateurs.
- D’après Ian Howard de Sustainalytics, les entreprises évaluent maintenant les initiatives ESG de manière plus normalisée et accessible; il remarque également une augmentation des données utilisables.
- On voit en outre apparaître une nouvelle approche des données axée sur les actifs. Elle vise à étudier les actifs matériels et les émissions de carbone des sociétés, de même que leur exposition au risque climatique physique.
- M. Howard estime qu’au cours des prochaines années, les gouvernements commenceront à renforcer leurs exigences en matière de divulgation obligatoire d’information liée à l’environnement et aux enjeux ESG.
Que réserve l’avenir aux occasions de financement durable?
- On assistera à une normalisation progressive des divulgations et à une contribution accrue des gouvernements quant à leur mise en place, ce qui permettra des comparaisons directes entre les sociétés d’un même secteur. De plus, l’application d’exigences normalisées en matière de divulgation s’accompagnera d’une amélioration de la qualité et de la disponibilité des données relatives aux sociétés et à leurs activités ESG.
- Le financement durable sera de plus en plus utilisé pour soutenir les sociétés dans l’atteinte de leurs objectifs de décarbonisation.
- La mise en œuvre de règlements ESG et le processus de normalisation s’opéreront probablement à l’échelle mondiale. En ce moment, l’UE ouvre la voie en imposant des normes plus rigoureuses visant l’émission d’obligations vertes.
Restez à l’affût de l’annonce du deuxième webinaire de la série sur le leadership éclairé en matière d’enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).