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Perspectives

L’intelligence artificielle : maximiser le potentiel humain à l’ère de la technologie

L’intelligence artificielle (IA) ne relève plus de la science-fiction : voilà ce qui ressort d’une discussion privée organisée par BLG, où des PDG ont échangé sur les répercussions commerciales de l’IA. La discussion a été animée par Melinda Park et Alan Ross, associé directeur à Calgary. Les invités étaient Vivienne Ming, théoricienne des neurosciences, spécialiste de l’IA et fondatrice de Socos Labs, et un groupe diversifié de décideurs, dont des PDG de grandes entreprises.

On a posé à ces décideurs les questions suivantes :

  • Dans un monde où la technologie rend obsolètes des tâches autrefois faites par des travailleurs, quelle est la valeur du capital humain?
  • Quels nouveaux défis l’IA pose-t-elle aux dirigeants?

Mme Ming a abordé la première question dans sa présentation au colloque Energy Disruptors Unite 2019, où elle était invitée d’honneur et panéliste. « Pour prévoir l’avenir, explique-t-elle, il faut se demander comment l’humain interagira avec la technologie. L’IA ne peut pas tout faire. L’humain aura donc toujours sa place. »

Mme Ming était en compagnie de Malcolm Gladwell, auteur de livres cités par le New York Times, et de Sir Ken Robinson, penseur de la créativité et de l’innovation dans l’éducation et les affaires mondialement connu.

Les propos de M. Gladwell ont pu préciser la question de l’IA et du leadership : « Une invention n’est jamais un problème en soi. Ce sont les répercussions sociales qui découlent de son arrivée que l’on doit surveiller. La meilleure avenue est donc de tenir compte d’autant de points de vue que possible. »

Pour sa part, M. Robinson s’est penché sur les liens immédiats et éventuels entre l’innovation et le progrès : « L’innovation ne prévoit jamais les conséquences de ce qu’elle apporte. Steve Jobs n’avait pas prévu la montée des médias sociaux. Henry Ford ne pouvait pas imaginer les autoroutes et l’OPEP. Les inventeurs de la presse à imprimer ne pensaient pas que Martin Luther ferait des remontrances à l’Église catholique. Mais personne ne peut nier que l’humanité a progressé et progressera selon sa relation avec la technologie. »

« De notre discussion, il est ressorti que l’IA peut contribuer, entre autres, au recrutement et à la rétention du personnel, explique M. Ross en entrevue. Elle donne accès à des données qui ciblent les caractéristiques les plus importantes pour qu’un candidat réussisse dans un emploi donné, et elle aide à prendre des décisions éclairées en fournissant des montagnes d’information. »

Mais l’IA n’est pas plus à l’abri des erreurs de subjectivité que les humains. Sans ensembles de données appropriés, l’IA peut faire preuve de discrimination à grande échelle. Par exemple, un algorithme d’embauche qui élimine les candidats aux longues absences du marché du travail pourrait discriminer les parents célibataires et les anciens combattants. Il en va de même pour une IA dotée de composants cognitifs émotionnels qui analyserait les entrevues vidéo, les messages ou les réponses données en entrevue, et écarterait les personnes atteintes de handicap physique ou cognitif.

La clé dans tout ça, c’est que l’IA sert à résoudre des problèmes qui étaient autrefois laissés aux humains : les promotions et les renvois, les programmes d’évaluation du crédit, et même des études de sécurité publique sur la probabilité qu’un individu (ou qu’un groupe d’individus) en particulier commette un crime.

« Les participants étaient d’accord que l’IA était incontournable, qu’elle devait être intégrée aux entreprises, qu’il faut mieux comprendre les pratiques exemplaires en la matière, qu’il faut évaluer les besoins des entreprises et les pratiques liées à l’IA et que l’IA pouvait venir en renfort ou en remplacement du capital humain, résume M. Ross. Il y a eu aussi des réflexions profondes sur les capacités de l’IA et sur les nuances qu’elle apporte. »

L’avenir nous réserve encore bien des surprises. Les dirigeants d’aujourd’hui qui veulent tirer pleinement profit de l’IA doivent d’abord comprendre l’ampleur de son potentiel et des défis qu’elle pose.

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